“Un jour, c'était quand déjà ? Devant les meubles-fichiers de bois de la bibliothèque de la rue d'Ulm, las des recherches imposées, j'ai commencé à remplir une fiche d'appel pour un livre choisi au hasard. Puis une autre dont le titre m'était incompréhensible comme “Quelques obstructions à l'existence d'immersions isométriques minimales d'une variété riemannienne dans les sphères” ou “Stratégies de gestion de la fertilisation azotée de la pomme de terre de consommation”. Ou dont la description en système décimal universel avait accroché mon oeil, me plaisait. Il est sans doute nécessaire d'écrire ici, que ces livres-là, m'ont plus appris que les premiers. Des livres qui ne soient pas des restes, des reliques; des livres qui par miracle, arrivent à leurs destinataires inconnus. Plus tard, j'ai un temps pensé essayer de lire tous les livres dont la cote était un nombre premier, c'était plus raisonnable que de pouvoir un jour lire tous les livres qui m'étaient destinés”.
Etienne Elayon, “L'entreprise des apparences”, in Cause Commune 1977/4 (Les Livres)
Ce que nous avons essayé de faire dans Blind Date pourrait être décrit comme la mise en oeuvre d'un processus similaire à celui que décrit Etienne Elayon. La cote du volume qui contient son article est peut-être un nombre premier.
Si le sujet était nos Blind Dates, quel serait le livre…