“Nous nous sommes rencontrés à Paris, c’était il y a douze ans déjà. Tu m’avais écrit et je suis venu. Je voulais voir celle qui m’avait écrit, une femme, toi. C’était le printemps, nous avons marché dans les rues. Nous avons parlé. Nous avons tenté de faire connaissance, mettant immédiatement en commun nos histoires respectives. Tu m’as posé des questions, et je t’en ai posé d’autres. Tu avais vingt-cinq ans et moi vingt-sept. La ville était un mouvement et une rumeur autour de nous. Nous nous sommes revus six mois après. Il faisait froid dans les rues. Nous avions besoin d’un abri et tu m’as laissé le choix entre un bistrot ou ton appartement. J’ai choisi. Nous sommes allés chez toi. Il y faisait chaud, nous nous sommes déshabillés lentement et vers la fin de nuit nous fûmes nus et il faut bien le dire, plutôt désemparés. Est-ce que à cette époque-là, tu me vénérais déjà?”
Crédits
Auteur: Eugène Savitzkaya
Distribution : Nathalie Cornet & Bernard Breuse
Mise en scène : Stéphane Olivier en collaboration avec Pierre Sartenaer
Régie : Alain Mage
Presse
Obsessionnelle, l'écriture de Savitzkaya dit la douleur de ne plus être aimé en retour et de ne pas savoir pourquoi. L'impossibilité d'accepter le poids d'un amour que l'on voudrait étouffer et qui flatte, en même temps. Exploitant avec beaucoup d'ingéniosité la poésie du lieu, Stéphane Olivier et Pierre Sartenaer font s'entrecroiser les discours de la femme (bouleversante Nathalie Cornet) et de l'autiste (Bernard Breuse, insaisissable et désirable à souhait), faisant jouer les comédiens sur les mille et un sens qu'une phrase peut acquérir selon l'intonation. L’article complet
18/03/1994, Christelle Prouvost, Le Soir
Captation du spectacle
Photos
Représentations
- 01 → 04/03/2005: Théâtre Les Tanneurs, Bruxelles (BE)
- 15 → 20/03/1994: Raffinerie du Plan K, Bruxelles (BE)