Philip Seymour Hoffman, par exemple

Fruit d’une collaboration intensive entre Transquinquennal et le formidable dramaturge argentin Rafael Spregelburd, cette pièce explore les méandres de la célébrité et de la fiction de soi. Dans cette tragicomédie contemporaine trois acteurs – l’Américain Philip Seymour Hoffman, le Japonais Kyoshi Kou et le Belge Stéphane Olivier – se débattent dans d’inextricables noeuds identitaires. Rejoints par deux actrices, les trois hommes se croisent dans un foisonnement d’intrigues imbriquées les unes dans les autres, de situations plus ou moins drôles, plus ou moins loufoques, et un rapport au réel rendu plus complexe qu’il ne l’est déjà avec la « réalité » numérique et ses artifices, l’idolâtrie et les icônes.

« J’espère que vous êtes préparés à supporter la tristesse ».

C’est, à un moment donné, ce que Rafael Spregelburd a écrit à Transquinquennal en envoyant au collectif bruxellois une autre scène de « Philip Seymour Hoffman, par exemple ».

« Philip Seymour Hoffman, par exemple » c’est une commande de la compagnie au dramaturge argentin, un texte inédit qui connaîtra sa première mondiale au Théâtre Varia, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts en 2017. Cet adjectif, absolument prétentieux et ridiculement publicitaire, est celui qui convient tout à fait au sujet de la pièce. Une renommée mondiale, voilà celle dont jouissait l’acteur américain Philip Seymour Hoffman au moment de sa mort, de celles qu’exploitent les machines fictionnelles hollywoodiennes, deuxième secteur du commerce extérieur des USA, après celui des armes.

Nous avons tous besoin de demi-dieux, même pour un moment, et surtout de leur(s) image(s) sur laquelle nous pouvons projeter ce que nous sommes, ce que nous prétendons être, ce que nous aimerions être. Chacun choisit son double fantasmé, son avatar, en fonction de son éducation et de sa classe sociale, de sa culture.

Certains choisissent Lionel Messi, d’autres (nous?) avaient choisi Philip Seymour Hoffman, connu mais toujours à découvrir, riche mais sans ostentation, gros mais fin, doué mais torturé, acteur de premier ordre mais jouant dans des merdes comme « Hunger games », et enfin, mort mais tellement vivant dans nos coeurs, sur pellicule, ou, possiblement, les studios en avait parlé, en avatar.

Avec « Philip Seymour Hoffmann, par exemple », Spregelburd et Transquinquennal vont donc explorer les méandres de la célébrité, de l’idolâtrie de classe, de la fiction du soi, de la non coïncidence de la personne et de son image, de l’escroquerie de la personnalité et de l’identité.

Alors, dira-t-on qu’après «La Estupidez », cette pièce délirante, cette redoutable machine à jouer qui fut le terrain de rencontre de Rafael Spregelburd et de Transquinquennal, dira-t-on cette fois de « Philip Seymour Hoffman, par exemple » : finita la comedia ?

Pas sûr, mais qu’est-ce qui est sûr, aujourd’hui en Occident ?

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Crédits

Texte : Rafael Spregelburd

Traduction française : Daniel Loayza

Mise en scène : Transquinquennal

Avec : Bernard Breuse, Miguel Decleire, Manon Joannotéguy, Stéphane Olivier, Mélanie Zucconi

Régie générale : Fred Op de Beeck

Scénographie & costumes : Marie Szersnovicz

Création lumière : Giacomo Gorini

Création son : Jean-François Lejeune, Raymond Delepierre

Conseiller vidéo : Arié Van Egmond

Constructions : Fred Op de Beeck, Pierre Ottinger, De Muur

Equipe technique du Théâtre Varia : Odile Dubucq, Mohamadou Niane, Tom Van Antro, Laurent Gueuning

Management : Brigitte Neervoort

Assistanat mise en scène : Judith Ribardière

Traduction surtitres : Saskia Hostens, Livia Cahn

Illustrations : Stéphane De Groef

Actrice enregistrement sonore : Sophia Leboutte

Actrice film japonais : Haini Wang

Stagiaires : Pierre Ottinger, Coline Fouquet, Lucille Streicher, Antonin Jenny

Merci à Luz Rodríguez Carranza, Joachim Hermann, Marie Messien, Laurent Talbot, Christophe Urbain

Un spectacle de Transquinquennal, en coproduction avec le Kunstenfestivaldesarts et le Théâtre Varia, le Théâtre de Namur, le Théâtre de Liège et Mars - Mons arts de la scène, dans le cadre du 4A4.

Avec la collaboration du Centre des Arts Scéniques, du jardin japonais d'Hasselt et le soutien de l'Ambassade d'Argentine et le Ministère de la Culture d'Argentine.

L’Arche est agent théâtral du texte représenté. www.arche-editeur.com

Presse

Li avevamo lasciati, tra il divertito e il perplesso, Bernard Breuse, Miguel Decleire e Stéphan Olivier - ossia i tre artisti del collettivo Transquinquennal, alla plancia di comando - in realtà una semplice consolle per luci e musiche, una sera dell'agosto scorso al teatro San Giorgio di La nostra formazione ha fatto della provocazione uno dei pilastri della sua poetica Udine. L’article complet
18/03/2018, Mario Brandolin, Messaggero Veneto

Est-ce que la réalité l'emporte sur la fiction ? La pièce ne le confirme, ni le nie. La beauté du théâtre, s'il est fait avec intelligence et nécessité comme dans ce cas, réside précisément dans cette stimulante ambiguïté. L’article complet
19/03/2018, Mario Brandolin, Messagero del lunedí

Grande successo sabato scorso al Teatro Palamostre di Udine, per l’anteprima nazionale di Philip Seymour Hoffman, par exemple, portato in scena dal collettivo belga Transquinquennal. Lo spettacolo (...) è perfettamente in linea con le molte altre rappresentazioni originali di questa formazione multidisciplinare, nata a Bruxelles nel 1989: formazione, che ha fatto della provocazione uno dei pilastri della sua poetica, e ha abituato il pubblico a mettere in discussione il teatro e le sue forme, il rapporto con il pubblico e con le istituzioni. L’article complet
19/03/2018, www.corrierequotidiano.it

Philip Seymour Hoffman: l'antidivo, il caratterista dai mille ruoli, l'attore icona di film come The Master, Il talento di Mr Kipley, La 25° ora, Premio Oscar per la sua magistrale interpretazione da protagonista in Truman Capote - a sangue freddo, veniva trovato morto nel 2014 a soli 47 anni, nella sua abitazione di New York probabilmente per un'overdose. L'attore americano godeva di una fama mondiale, che la macchina di Hollywood; sfrutta al meglio. Hoffman, nell'immaginario, rappresentava tutto questo, ma era anche un uomo fragile, che sfuggiva al successo. L’article complet
16/03/2018, Gazzettino

Un'unica data italiana, ma interessante per capire, al di là dell'eventuale valore "artistico", modo e possibilità di lavoro per nuovi linguaggi teatrali. L’article complet
24/03/2018, Gianfranco Capitta, Il Manifesto

Philip Seymour Hoffman: l'antidi, 'attore tornata da imilleome The Master, Il talento di Mr Ripley, La 25° ora, Premio Oscar per la sua magistrale interpretazione da protagonista in Truman Capote - a sangue freddo, ispira ora un'opera teatrale ironica, bizzarra, multiforme e che prende la parabola professionale dell'attore newyorkese a paradigma di un raffinato discorso sull'identità, il problema della fama, il continuo sovrapporsi di vero e falso nell'arte e nella realta. L’article complet
16/03/2018, Messaggero Veneto

Quando Stéphane Olivier si presenta per un'audizione alorditi. Che ci fa Philip Seymour Hoffman, geniale protagonista di Truman Capote (Oscar alla migliore interpretazione nel 2006), Il dubbio e The Master a un provino in Bel- gio, un mondo lontano anni luce da Hollywood? Sconcertato, Olivier torna a casa e racconta a sua moglie la bizzarra avventura che gli è capitata. Ma lei taglia cortoe, chiamandolo Philip, gli chiede il divorzio. Stéphane non si capacita: per tutti, lui è diventato Philip Seymour Hofiman. E persino lui finisce col dubitare di essere Stéphane Olivier. L’article complet
11/03/2018, Laura Zangari, Corriere della Sera

Rafael Spregelburd : «J’aime bien Transquinquennal parce qu’ils sont très anarchistes, ils n’ont pas de metteur en scène et prennent les décisions tous ensemble, comme une assemblée populaire. C’est le destin que j’aimerais pour le théâtre.» L’article complet
17/10/2017, Jean-Marie Wynants, Le Soir

Un acteur de cinéma ne meurt jamais vraiment. Son image n’est pas faite de la même étoffe que la nôtre. Elle défie les règles cartésiennes de notre monde dès qu’elle est appelée quelque part en s’offrant en partage à ceux qui sont prêts à l’accueillir. Il en faut donc peu pour rappeler Philip Seymour Hoffman parmi les vivants. Le Collectif Transquinquennal et Rafael Spregelburd l’ont bien compris. Pour eux, le monde du cinéma et ses codes filmiques autant qu’extra-filmiques, son Histoire, les différentes formes qu’il revêtit à travers les cultures (Godzilla et la télévision japonaise, la captation numérique et même le casting filmé…) sont un grand terrain de jeu malléable où tout existe par et à travers les signes qu’il est possible de se réapproprier. L’article complet
30/05/2017, Guillaume Richard, rayonvertcinema.org

Du salon d’un couple en pleine rupture à un plateau de tournage, d’un jeu télévisé autour d’une vedette japonaise au Noël inventé pour un petit garçon en train de mourir, au beau milieu du Canada, l’ensemble est ludique, vertigineux, névrotique, avec des accents de “Being John Malkovich”. L’article complet
13/05/2017, Marie Baudet, La Libre

Le décès brutal du comédien Philip Seymour Hoffman, en 2014, a marqué une génération. Admiratif de l’homme, le collectif Transquinquennal y a vu le point de départ idéal d'une nouvelle pièce. Mais point de biopic ici. L’icône américaine sert plutôt de prétexte à une réflexion sur la célébrité et une comédie grinçante. L’article complet
01/05/2017, Hugo Guyon, Let's Motiv

Manifestement la petite bande s'amuse énormément et le passage de l'auteur ne fait qu'ajouter au bouillonnement d'idées L’article complet
03/05/2017, Jean-Marie Wynants, Le Soir

Une frontière est aussi une façon d’enfermer les gens dans une identité sur laquelle ils ne peuvent s’exprimer. L’article complet
03/05/2017, Michaël Bellon, Bruzz