La vie en balançoire › Transquinquennal

Depuis 1972, Eugène Savitzkaya travaille inlassablement à sa propre gloire et à son propre oubli, en écrivant non seulement des romans, des essais, du théâtre, mais aussi de la poésie, ce qui est toujours un peu suspect. À quoi peut bien servir un volume de poésie sinon à caler une table bancale, à stabiliser une armoire infirme ou équilibrer une chaise boiteuse ? Mais il persévère, et son œuvre n’arrête pas de s’enrichir de nouvelles excroissances poétiques (dernière en date : À la Cyprine, Minuit, 2015). Ainsi, petit caillou par petit caillou, il construit un château-ferme (à la manière wallonne), et il y cultive son grand jardin dans lequel, en harmonie avec la nature, il explore sans cesse et minutieusement le lien organique qu’il a tissé avec elle.

Ce château-ferme, Bernard Breuse (de Transquinquennal) a décidé de le faire visiter, en musique. Sélectionnant dans l’œuvre de Savitzkaya un certain nombre de textes, il a demandé à l’auteur de bien vouloir venir les dire sur scène. Là, ils s’entremêlent à des chansons inédites, écrites, composées et interprétées pour la circonstance. Sur scène, Eugène Savitzkaya habite donc ses propres écrits (et de quelle manière !) et dans cet antre, avec lui, trois musiciens électriques (Maxime Bodson, Miguel Decleire, Bernard Breuse) créent leur propre musique en accord avec la matière textuelle.

Voici donc « La vie en balançoire » avec ses hauts et de ses bas, ses pleins et de ses déliés, ses ritournelles et ses coups de gueule, ses extases et ses dégoûts. C’est un voyage en montagne russe, où le particulier devient universel, où la poésie est au cœur même de la vie. Ainsi, son filtre nous apaise-t-il, et nous fait voir autrement ce que nous sommes.

Eugène Savitzkaya nous prouve – en live – que la poésie est indispensable, et que sans elle, nous, l’armoire, la table, ou la chaise, ne tiendront pas le coup.

Crédits

Textes, lecture : Eugène Savitzkaya

Sons, basse, clavier, guitare : Maxime Bodson

Percussions : Miguel Decleire

Guitare, basse : Bernard Breuse

Costumes : Marie Szersnovicz

Dramaturgie : Stéphane Olivier

Son : Boris Cekevda

Lumière : Bernard Breuse et Gaspar Schelck

Management : Brigitte Neervoort

Production : Transquinquennal

Photos : Herman Sorgeloos

Merci à Baudouin De Jaer

En coproduction avec La Coop asbl, Archipel 19, Pavillon Mazar

Avec le soutien de Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge

Presse

“J’ai fini par prendre de la distance par rapport à ces textes, qui sont devenus un matériau sonore. Sens et son coïncident tout à fait, et ça fonctionne. On a avancé et on continue d’avancer petit à petit. On se voit régulièrement, au bout d’une lune quand même ! Ce travail est une joie. J’ai toujours voulu être chanteur mais je n’ai pas l’oreille musicale..." Eugène Savitzkaya L’article complet
17/02/2020, Geneviève Simon, La Libre